Prothèse de cheville : avant l’opération

Traitements avant la prothèse de cheville

Comme toujours en chirurgie, les propositions thérapeutiques augmentent graduellement d’agressivité, pour placer la chirurgie en dernier lieu.
Les médicaments anti-douleurs et anti-inflammatoires permettent longtemps de vivre avec une cheville peu voire pas douloureuse.
Les semelles orthopédiques jouent également un rôle en corrigeant au moins partiellement un défaut d’axe de la cheville.
On peut également citer ici l’utilisation de canes VOIR FIG dans DOSSIER ou de béquilles qui peuvent soulagent durablement les patients en limitant la contrainte mécanique à supporter par l’articulation.
Les infiltrations de dérivés de cortisone sont très souvent efficaces sur les douleurs et doivent être renouvelées tant qu’elles fonctionnent.

Prothèse de cheville : l'infiltration sous contrôle radiographique est un traitement de la douleur à mettre en place pour avant la prothèse

Prothèse de cheville : l’infiltration sous contrôle radiographique est un traitement de la douleur à mettre en place pour avant la prothèse

Alternatives chirurgicales à la prothèse de cheville

Nous ne discuterons pas ici du traitement de la cause de l’arthrose. Lorsqu’une prothèse de cheville est envisagée, c’est que l’atteinte de l’articulation est trop évoluée pour espérer restaurer une cheville fonctionnelle par le simple traitement de la cause.
Deux types d’interventions alternatives se discutent : arthrodèse de cheville, et ostéotomie supra-malléolaire.

Ostéotomie supra-malléolaire

L’ostéotomie supra-malléolaire est une chirurgie palliative, c’est à dire dont l’objectif est de modifier les axes mécaniques de fonctionnement de l’articulation tibio-talienne, dans le but de faire supporter le poids du patient par une partie non usée de l’articulation. Par cette opération, le patient peut espérer une disparition de ses douleurs, mais il ne s’agit pas d’une chirurgie définitive car l’articulation reste atteinte, bien que n’étant plus douloureuse.

Arthrodèse de cheville

L’arthrodèse de cheville consiste en suppression de l’articulation par fusion osseuse entre le tibia et le talus en position de marche, c’est à dire plante du pied à 90° par rapport à la jambe. Les douleurs disparaissent , mais au prix d’une disparition définitive de la mobilité de la cheville. Toutes les autres articulations du pied restent, elles, mobiles. Le mouvement qui ne se fait pas dans la cheville peut donc en partie de reporter vers ces articulations. Cela explique un déroulement du pas en apparence assez proche de la normale et sans boiterie, après arthrodèse de cheville.
Cette intervention nécessite néanmoins une immobilisation de la cheville à 90°, avec un appui interdit pendant 1 à 3 mois selon le cas . Il est possible de la réaliser entièrement sous arthroscopie.  Ces suites opératoires sont très différentes de celle suivant une prothèse de cheville, et entre souvent en considération dans la décision.

Prothèse de cheville : l'arthrodèse est la principale alternative. Elle consiste en une fusion du tibia et du talus, ce qui bloque définitivement la mobilité

Prothèse de cheville : l’arthrodèse est la principale alternative. Elle consiste en une fusion du tibia et du talus, ce qui bloque définitivement la mobilité

Examens d’imagerie avant l’intervention

La plupart du temps, de simples radiographies suffisent. Des clichés spécifiques doivent être demandés avant l’opération pour mesurer les axes de la cheville et confirmer l’usure articulaire. Il portent le nom de clichés de Méary.
Dans des cas spécifiques, par exemple lorsque la qualité osseuse est suspecte, un scanner peut être demandé par le chirurgien afin de s’assurer que la tenue de l’implant dans l’os pourra se faire normalement. Rarement nécessaire dans cette indication, une IRM pourra quant à elle renseigner sur la vitalité du talus qui est une des causes d’échec possible de la prothèse de cheville.

Prothèse de cheville : mesure de l'axe de l'arrière pied par des clichés radiographiques dits de "Méary"

Prothèse de cheville : mesure de l’axe de l’arrière pied par des clichés radiographiques dits de « Méary »

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