Aponévrose plantaire

L’aponévrose plantaire est une formation insérée en arrière sur l’os du talon (calcanéum), en avant à la base des orteils. Elle permet la répartition des pressions à la marche, possède un rôle d’amortisseur, et s’oppose à l’effondrement de l’arche longitudinale du pied.

Elle est très sollicitée par les pratiques sportives, en particulier dans l’athlétisme, le marathon, le football, la danse… Sa rupture s’observe en particulier au judo et au karaté.
Son atteinte chronique sous forme d’épine calcanéenne ou d’aponévrosite plantaire se présente habituellement par des douleurs sous le talon, augmentant à l’appui, présentes dès le premier pas, diminuant par échauffement, et s’aggravant en fin de journée.

Diagnostic de l’aponévrosite plantaire

Il est affirmé par l’examen clinique et ne nécessite en principe aucun examen complémentaire. Il consiste à tendre l’aponévrose en mettant les orteils en flexion dorsale. L’aponévrose plantaire apparaît sous la peau. Sa palpation directe déclenche de vives douleurs. Une pathologie d’insertion (enthésopathie) du tendon d’Achille (tendon calcanéen) est souvent associée.

Diagnostic de rupture de l’aponévrose plantaire

En cas de rupture, le patient rapporte une histoire caractéristique de traumatisme du pied, en général à la réception d’un saut ou lors d’une impulsion. Un craquement est perçu et parfois même entendu. La douleur est très vive et empêche la reprise de la marche immédiatement après le traumatisme. Un hématome, parfois volumineux, se développe sur la voûte plantaire. Cette zone devient extrêmement sensible à la palpation, ce qui permet de confirmer le diagnostic.

Un volumineux hématome occupe la voûte plantaire après une rupture de l'aponévrose

Un volumineux hématome occupe la voûte plantaire après une rupture de l’aponévrose

Imagerie

Les radiographies peuvent montrer la fameuse épine. Elle correspond à l’ossification de l’insertion d’un muscle sur le calcanéum, juste au-dessus de l’aponévrose plantaire. Elle n’est en rien pathologique. Le terme « épine » est très mal choisi car il sous-entend une quelconque responsabilité dans les douleurs. En conséquence l’épine est désignée à tort comme responsable des douleurs alors qu’elle est très fréquemment présente chez des patients qui n’ont aucun symptôme. La désigner comme responsable et la retirer sont donc inutiles.

L'image classique de l'épine calcanéenne n'a rien à voir avec la pathologie de l'aponévrose plantaire

L’image classique de l’épine calcanéenne n’a rien à voir avec la pathologie de l’aponévrose plantaire

En cas de doute ou de recherche d’une pathologie associée, une IRM peut être réalisée. Elle confirme l’atteinte de l’aponévrose plantaire par son épaississement, son inflammation, ou encore sa rupture. Elle permet également de dépister des lésions fréquemment associées du tendon d’Achille (tendon calcanéen).

Rupture de l'aponévrose plantaire confirmée par l'IRM

En cas de doute clinique, une rupture de l’aponévrose plantaire est confirmée par l’IRM

Traitement de l’aponévrosite plantaire

Le traitement de l’aponévrosite plantaire consiste dans la grande majorité des cas à confier le patient au podologue, qui confectionne des semelles orthopédiques à placer dans les chaussures habituelles. Le but est de détendre l’aponévrose plantaire. Pour cela le podologue conçoit des semelles qui comportent des éléments particuliers tels qu’une hémi-coupole ou une talonnette amortissante. Il faut également corriger les troubles architecturaux de l’arrière-pied qui peuvent être responsables.

Les échecs du traitement par semelles sont rarissimes. Des infiltrations peuvent alors être proposées sous contrôle de l’échographie.
La chirurgie est quant à elle exceptionnelle, et même proscrite pour certains chirurgiens. Si elle est tentée, elle consiste à sectionner partiellement l’aponévrose plantaire (aponévrotomie). En aucun cas l’exérèse de l’épine n’est la solution.