Pathologies de l’aponévrose plantaire
- Epine calcanéenne
- Aponévrosite plantaire
- Rupture de l’aponévrose plantaire
Présentation
L’aponévrose plantaire est une formation insérée en arrière sur l’os du talon (calcanéum), en avant à la base des orteils. Elle permet la répartition des pressions à la marche, possède un rôle d’amortisseur, et s’oppose à l’effondrement de l’arche longitudinale du pied.
Elle est très sollicitée par les pratiques sportives, en particulier dans l’athlétisme, le marathon, le football, la danse… Sa rupture se voit en particulier au judo et au karaté.
Son atteinte chronique sous forme d’épine calcanéenne ou d’aponévrosite plantaire se présente habituellement par des douleurs sous le talon, augmentant à l’appui, présentes dès le premier pas, diminuant par échauffement, et s’aggravant en fin de journée.
Diagnostic d’aponévrosite plantaire
Il est affirmé par l’examen clinique et ne nécessite en principe aucun examen complémentaire. Il consiste à tendre l’aponévrose en mettant les orteils en flexion dorsale. L’aponévrose plantaire apparaît sous la peau. Sa palpation directe déclenche de vives douleurs. Une pathologie d’insertion (enthésopathie) du tendon d’Achille est souvent associée.
Diagnostic de rupture de l’aponévrose plantaire
En cas de rupture, le patient rapporte une histoire caractéristique de traumatisme du pied, en général à la réception d’un saut ou lors d’une impulsion. Un craquement est perçu est parfois même entendu. La douleur est très vive et empêche la reprise de la marche immédiatement après le traumatisme. Un hématome, parfois volumineux, se développe sur la voûte plantaire. Cette zone devient extrêmement sensible à la palpation, ce qui permet de confirmer le diagnostic.

Aponevrose plantaire : un volumineux hématome occupe la voûte plantaire après une rupture de l’aponévrose
Imagerie
Les radiographies peuvent montrer la fameuse épine calcanéenne n’est en rien une image pathologique. Elle correspond à l’ossification de l’insertion d’un muscle sur le calcanéum, juste au dessus de l’aponévrose plantaire.
Elle est toujours désignée à tort comme responsable des douleurs alors qu’elle est très fréquemment présente chez des patients qui n’ont aucun symptôme. La désigner comme responsable et la retirer sont donc inutiles.
En cas de doute ou de recherche d’une pathologie associée, une IRM peut être réalisée. Elle confirme l’atteinte de l’aponévrose plantaire par son épaississement , son inflammation , ou encore sa rupture.
Traitement
Il consiste dans la grande majorité des cas à confier le patient au podologue, qui confectionne des semelles orthopédiques à placer dans les chaussures habituelles. Le but est de détendre l’aponévrose plantaire. Pour cela le podologue conçoit des semelles qui comportent des éléments particuliers tels qu’une hémi-coupole ou une talonnette amortissante. Il faut également corriger les troubles architecturaux de l’arrière-pied qui peuvent être responsables.
Les échecs du traitement par semelles sont rarissimes. Des infiltrations peuvent alors être proposées sous contrôle de l’échographie.
La chirurgie est quant à elle exceptionnelle, et même proscrite pour certains chirurgiens. Si elle est tentée, elle consiste à sectionner partiellement l’aponévrose plantaire (aponévrotomie). En aucun cas l’exérèse de l’épine n’est la solution.